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Pourquoi Apple a une influence déterminante sur Wall Street

Pourquoi Apple a une influence déterminante sur Wall Street

 

La firme à la pomme, devenue la première capitalisation mondiale de tous les temps, contribue à faire la pluie et le beau temps sur les marchés américains. Elle a une influence sur l'ensemble des valeurs technologiques et un impact plus général sur le sentiment des investisseurs.

Pourquoi Apple a une influence déterminante sur Wall Street

Apple serait-il devenu le dieu des marchés ? En tout cas, la firme à la pomme, qui vient d'être « sacrée » première capitalisation mondiale de tous les temps (1), à quelque 620 milliards de dollars, contribue à faire la pluie et le beau temps sur Wall Street. D'abord, par son poids : le groupe technologique représente autour de 5 % de l'indice S & P 500, plus de 10 % du Nasdaq Composite et presque 20 % du Nasdaq 100.

La société, qui a grimpé de plus de 60 % depuis le début de l'année, a largement contribué à la bonne tenue du S & P 500, qui flirte avec ses niveaux de 2008. En presque huit mois, l'indice phare a avancé de 13 %. Sans Apple, il n'aurait progressé que de 11 %, selon les calculs d'Howard Silverblatt, chez Standard & Poor's Indices (au 20 août). Mieux encore : depuis le point haut du marché en octobre 2007, le S & P 500 a cédé 9,4 %. Mais, sans le créateur de l'iPhone et l'iPad, il aurait perdu quasiment 13 %. Son impact est encore plus marqué dans le secteur technologique : le S & P 500 information & technologie a pris quelque 17 % en presque cinq ans. En retirant le géant californien, qui pèse presque autant qu'IBM, Microsoft et Intel réunis (en termes de capitalisation), il aurait cédé 4 %.

Un rôle moteur dans l'indice

Cette prédominance d'une seule valeur dans l'indice large américain n'est pas un cas unique, mais elle reste inhabituelle. Au début des années 1980, IBM ou AT&T représentaient autour de 5 % de l'indice. Mais, au-delà des calculs mathématiques, « ce n'est pas tant par sa pondération qu'Apple influence le marché, mais par son rôle moteur sur l'ensemble du secteur technologique et sur la psychologie des investisseurs », explique Roland Kaloyan, stratégiste actions à la Société Générale. Si Apple tousse, c'est tout Wall Street qui s'enrhume. En témoigne la morosité des Bourses lors de la publication des comptes du groupe, en juillet, les ventes d'iPhone ayant déplu.

Si le groupe informatique décevait plus durement, « le choc serait rude, comme il l'avait été pour Nokia en juillet 2000 [qui avait perdu plus de 20 % en une séance, NDLR] », reprend-il. Apple représente environ 18 % de la masse des bénéfices du Nasdaq 100. D'autant que les attentes sont très élevées. Les analystes prévoient une croissance des bénéfices de long terme de 22 % pour Apple chaque année, selon SG. Et les analystes sont majoritairement « fans » : 88 % ont des recommandations d'« achat », contre seulement 3 % de conseils de « vente ». « Difficile de prévoir quand la domination d'Apple pourrait s'interrompre, mais on pourrait imaginer que sa fin vienne d'un manque d'innovations et/ou d'un accroissement de la concurrence », souligne Tangi Le Liboux, stratégiste chez Aurel BGC.

L'entrée dans le Dow Jones

A l'inverse, la firme à la pomme pourrait bénéficier d'une éventuelle entrée dans le Dow Jones, une possibilité qui fait l'objet de rumeurs récurrentes. « Elle serait alors suivie par les nombreux fonds indiciels. Sans compter l'effet sur l'image de marque », indique Sylvain Lemaire, responsable de la recherche actions chez Louis Capital Markets. Fin juillet, le courtier Bernstein avait évoqué l'hypothèse d'une division des actions Apple pour intégrer le saint des saints. En effet, sans un « split », le géant technologique, qui vaut autour de 660 dollars, pourrait difficilement entrer dans le Dow Jones, un indice pondéré par les prix.

MARINA ALCARAZ

(1) Mais, en prenant la valeur ajustée de l'inflation, Microsoft au sommet de son succès, en 1999, resterait la première capitalisation.